Dans le grenier de ma mère

Il y a tout juste une semaine, je suis allée aider ma mère à vider son grenier. Un événement en soi : mon frère avait fait le déplacement depuis sa Sologne pour l’occasion. Hé oui, 1000 km aller-retour ! Il faut dire que vider 33 ans  trucs zé bidules inlassablement entassés ne se fait pas en deux coups de cuiller à pot ! Elle avait besoin de nous et nous avons répondu présents

Je n’irais pas jusqu’à dire que nous nous sommes attelés à la tâche avec un enthousiasme délirant, mais tout de même avec une réelle bonne volonté. Personnellement, j’avais le beau rôle : celui de m’occuper de chouchounet pendant que mon homme et mon frère descendaient les lourdes caisses triées par Maman. J’étais sensée me tenir éloignée du grenier, mais très vite, ma curiosité a été piquée au vif.

Après avoir effectué un rapprochement stratégique sur le palier du second étage « pour trier l’intérieur des boites », je n’ai pas résisté à l’appel de la sous-pente. Et c’est donc avec mon petit d’homme dans les bras, que je me suis plongée dans les recoins jusqu’à ce jour inaccessibles du grenier…

Inutile de vous dire que les découvertes furent magnifiques… Des sandales de ma Grand Mère (décédée avant ma naissance) so sixties que je n’aurais pas honte de les porter aujourd’hui; la machine à écrire sur laquelle ma Maman a appris à taper: grand style; le matériel de bricolage et de couture de ma Marraine, soigneusement rangé dans de coquettes boites métalliques et qui va trouver une seconde vie dans mes mains; le portrait du prêtre qu’elle portait dans son cœur (elle était bonne sœur !); mes classeurs d’adolescente remplis de petits mots des copines… Chaque objet déplacé, révélait son lot de souvenirs et de sourires.

Et c’est là que je me suis fait cueillir… Par un bout de plastic orange, un lacet et un toit jaunes; le tout déformé car un jour je l’avais déposé sur un radiateur… Il ne payait pas de mine, mais ce n’était pas ça qui comptait. C’était mon Soulier-Maison; Ze Soulier-Maison: mon jouet fétiche ! Mon jouet tant aimé et tant trimbalé qu’il en avait fini tout abîmé. Devenue maman, je l’avais cherché afin de le léguer aux Trois, mais en vain. J’avais fini par croire qu’on l’avait donné. Vous me croirez si je vous dis qu’une petite larme a perlé ?

Ce qui est magnifique dans cette histoire ? C’est qu’une fois dépoussiéré, c’était comme si toutes ces années n’étaient jamais passées. Mes 2 petits se sont jetés dessus et peu importe qu’il aie été tout abîmé.